Les océanographes de Mercator Ocean International (MOi) examinent les vagues de chaleur marine à travers l’océan mondial. Ils analysent une variété d’ensembles de données allant des analyses d’observation (cartes de température de surface de la mer par satellite) aux analyses de modèles (assimilant les observations par satellite et in situ) et aux prévisions de modèles.[1]
Prévisions pour le 31 Août
Zone Europe
Pour le 31 août, Mercator Océan International (MOi) prévoit un maintien de la vague de chaleur marine sur la majeure partie du bassin Méditerranéen avec des catégories modérées et fortes, localement sévères. Entre la Grèce et la Libye en particulier on observe une forte intensité avec des catégories majoritairement forte et sévère, localement extrêmes. Des catégories sévères, localement extrême se développent à l’Est du détroit de Gibraltar. Dans la mer de Norvège la canicule marine se renforce légèrement dans sa partie la plus au Nord vers 70° N avec le développement plus prononcé de catégories fortes. La canicule au large du Golfe de Gascogne reste stable, on observe essentiellement des catégories modérées.
Zone Globale
Océan Atlantique
Atlantique Nord – MOi prévoit que la canicule marine présente au milieu de l’Atlantique Nord se renforce avec le développement des catégories sévère et localement extrême.
Le long des côtes Canadiennes, la canicule marine autour de la Nouvelle Ecosse reste stable avec des catégories modérée et forte.
Atlantique Tropical Nord – La canicule de forte intensité dans le Golfe du Mexique et en mer des Caraïbes, se renforce encore avec le développement de catégories forte et sévère, localement extrême. Au centre du bassin, la canicule marine se renforce, on observe davantage de catégories fortes, localement sévère.
Atlantique Tropical Sud – Dans l’Atlantique Tropical Sud, la canicule marine diminue en intensité, on observe essentiellement des catégories modérées.
Océan Austral
La canicule marine présente dans l’océan Austral au large de l’Afrique du Sud (entre 30°W et 30°E) reste stable.
Océan Pacifique
Pacifique Tropical – Dans le Pacifique Tropical, la canicule marine a presque totalement disparue sur la majeure partie du bassin. On observe cependant des canicules marines localisées d’intensité forte au large des côtes Mexicaines.
Pacifique Nord – Dans le Pacifique Nord, entre les côtes du Japon et vers 180°W, la canicule marine reste majoritairement stable, on observe essentiellement des catégories modérées et fortes. La canicule marine en mer du Japon et en mer de Chine gagne en étendue et en intensité, avec des catégories modérée et forte, localement extrême. Entre les côtes Canadiennes et vers 180°W, la canicule marine reste globalement stable avec des catégories modérée et forte.
Mers d’Asie du Sud-Est – Les canicules marines présentes en mers d’Asie du Sud-Est diminuent en intensité, on observe majoritairement des catégories modérée et forte en Mer de Chine méridionale.
Pacifique Sud, à l’Est de la Nouvelle Zélande – La canicule reste stable.
Océan Indien
Dans l’Océan Indien, Mercator Océan prévoit que l’intensité de la canicule marine diminue. On observe essentiellement des catégories modérée et forte au centre du bassin.
Anomalies hebdomadaires de température
Océan Atlantique | Nord 2°C à 3°C | Tropical Nord 1°C à 2°C | Tropical Sud 0°C à 1°C | |
Océan Austral | 0°C à 2°C | |||
Océan Pacifique | Nord 1°C à 3°C | Tropical -2°C à 1°C | Sud 1°C à 2.5°C | Mers d’Asie du Sud-Est 1°C à 3°C |
Océan Indien | 0.5°C à 1.5°C |
Consultez notre Bulletin physique global journalier pour une prévision à 9 jours ici.
Qu’est-ce qu’une vague de chaleur marine ?
Les vagues de chaleur marine sont des hausses extrêmes de la température de l’océan pendant une période prolongée. Elles peuvent se produire à différents endroits de l’océan, et leur ampleur et leur fréquence ont augmenté au cours des deux dernières décennies, ce qui a eu des effets néfastes sur les écosystèmes et les activités humaines. Selon le dernier rapport publié par le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC AR6 SYR), on estime avec un degré de confiance élevé qu’à court terme, avec un réchauffement planétaire de 1,5 °C, la fréquence croissante des vagues de chaleur marine augmentera les risques de perte de biodiversité dans les océans, notamment en raison d’événements de mortalité massive.[2]
Comment sont calculées les vagues de chaleur marine ?
Une vague de chaleur marine est un épisode de chaleur durant lequel la température est nettement supérieure à la normale pendant un minimum de 5 jours consécutifs.
Figure adaptée de Hobday et al. (2018)
La normale est définie journalièrement selon une période climatique suffisamment longue (ici 1993-2016). Ainsi, pour un endroit et un jour donné, connaissant toutes les températures de surface observées sur les 30 dernières années, on qualifie une situation de vague de chaleur lorsque la température mesurée est comprise dans les 10% des valeurs maximales observées (c’est à dire au-dessus du 90ème quantile, voir schéma), et cela au moins 5 jours de suite.
Les caractéristiques principales des vagues de chaleur sont sa durée et son intensité. L’intensité pour un jour donné correspond à la valeur en degré au-dessus du 90ème quantile (flèche bleue), nous pouvons soit calculer l’intensité cumulée pendant tout l’évènement de chaleur, ou relever l’intensité maximale.
Les vagues de chaleur sont catégorisées à partir de leur écart à la température moyenne ou anomalie (flèche verte) : un écart supérieur à 2 fois l’écart entre le 90ème quantile et la moyenne correspond à une vague de chaleur de catégorie forte ; un écart supérieur à 3 fois, de catégorie sévère ; et un écart supérieur à 4 fois de catégorie extrême.
[1] Analyse des cartes d’analyse de SST OSTIA (Copernicus Marine Service), OISST (NOAA), GLO12 (Copernicus Marine Service / Mercator Ocean International), PSY4 (Copernicus Marine Service / Mercator Ocean International), et de prévision GLO12 et PSY4
[2] IPCC AR6 SYR chapter 4.3 https://www.ipcc.ch/report/ar6/syr/downloads/report/IPCC_AR6_SYR_LongerReport.pdf