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Notre histoire
Notre histoire
La conjonction des progrès en matière d’observation de la terre par des satellites et des bouées autonomes d’une part et de leur prise en compte dans une modélisation numérique tridimensionnelle d’autre part sont à l’origine d’une discipline scientifique qui a tout juste vingt ans en 2015: l’océanographie opérationnelle. L’océan modélisé ouvre de nombreuses perspectives pour des applications scientifiques et économiques, fondées sur une connaissance approfondie du milieu marin et respectueuses des principes d’une gestion environnementale vertueuse.
1995-2018 : Chronique d’un leadership scientifique français
1995
L’histoire débute en 1995. Une trentaine de scientifiques océanographes, météorologues, mathématiciens et ingénieurs se réunissent dans un petit village du Périgord. Ils ont une ambition commune : décrire et prévoir l’océan de façon opérationnelle, comme la météo décrit l’atmosphère et prévoit le temps qu’il fait. Toutes les conditions sont alors réunies pour la rendre possible : les premiers satellites altimétriques mesurent le « relief » des océans avec des précisions remarquables, les premiers modèles de prévision s’essayent au temps réel avec succès, et un pool de compétences est constitué au sein de grands organismes publics français (CNRS, Ifremer, IRD, Météo-France, Shom ,CNES…). Le pari est pris le 26 juin 1995. Le « projet Mercator » est né, en hommage au cartographe flamand qui mit le monde en cartes, établit l’un des premiers atlas et nous légua l’une des projections les plus utilisées aujourd’hui par les océanographes.
La Chapelle Aubareil, le 26 juin 1995 @Agence DAG
2004-2005
L’engagement collectif joue à plein, les premiers bulletins de prévision sont diffusés sur l’Atlantique, les systèmes régulièrement améliorés, et, dix ans plus tard, le 14 octobre 2005, Mercator Océan diffuse le premier bulletin océanique couvrant l’ensemble du globe. C’est une brèche scientifique de premier plan : le savoir-faire scientifique se lit en temps réel, sur une carte du monde, déclinée en température, courants, salinité, animée des tourbillons d’un océan qu’on parcourt dans ses profondeurs, et dont on prévoit les évolutions.
Au même moment, une dynamique s’amorce autour du programme européen GMES (Global Monitoring for Environment and Security) renommé plus tard Copernicus, dont l’ambition est de donner à l’Union Européenne une capacité autonome et opérationnelle en matière d’infrastructures d’observation spatiale et in situ et d’opérer six services de surveillance de la Terre en lien avec les océans, l’atmosphère, le climat, les territoires, les situations d’urgence et la sécurité. En ce qui concerne les océans, les activités se structurent bientôt avec les projets MyOcean financés en grande partie de 2009 à 2015 par le 7ème Programme Cadre de Recherche puis par le programme Horizon 2020 de l’Union Européenne.
2014
La France, représentée par l’Ifremer puis Mercator Océan, a piloté et coordonnée les 3 projets MyOcean, en fédérant pour cela sur l’ensemble du territoire européen une communauté d’une soixantaine de partenaires, tous détenteurs d’une compétence unique et volontaires pour contribuer à l’émergence d’un service européen intégré, le « Copernicus Marine Service ». L’essai est transformé : fournir en accès libre et gratuit à travers un point d’entrée unique (portail web) des informations génériques, fiables, scientifiquement qualifiées et mises à jour sur l’océan global et les mers régionales européennes, leur état physique et biogéochimique en surface comme en profondeur : température, courants, salinité, hauteur de mer, glace de mer, couleur de l’eau, chlorophylle, acidité…. Fin 2014, alors encore en phase pré-opérationnelle, MyOcean délivre déjà un service à près de 5000 abonnés à travers le monde.
2015
Convaincue, la Commission Européenne décide de passer à la phase opérationnelle, organise une consultation, et choisit d’en confier la responsabilité au centre français Mercator Océan. Le 11 novembre 2014, la Commission Européenne et Mercator Océan signent un accord pour la mise en place du service de surveillance des océans du Programme Copernicus de l’Union européenne. L’UE alloue 144 Millions d’Euros à l’opération jusqu’en 2021. Cet accord signe la reconnaissance européenne de toute la filière française (en particulier en Midi-Pyrénées) de l’océanographie opérationnelle, du succès de sa démarche collaborative et ouverte, des compétences qui la soutiennent et de la détermination à créer une nouvelle valeur de service.
2018
En décembre 2017, le capital de Mercator Océan a été élargi et ouvert à quatre nouveaux actionnaires, structures reconnues dans l’océanographie opérationnelle mondiale et partenaires scientifiques essentiels du Copernicus Marine Service : l’italien CMCC (Centro Euro-Mediterraneo sui Cambiamenti Climatici), le norvégien NERSC (Nansen Environmental and Remote Sensing Center), le britannique MET OFFICE et l’espagnol Puertos Del Estado.
Avec leur arrivée, Mercator Océan est devenu Mercator Océan International.
Ce parcours qui semble si fluide et logique a posteriori n’est pas le fruit du hasard. La France est une grande nation maritime de par son histoire et sa géographie : elle occupe le deuxième espace maritime au monde. La Marine Nationale a des capacités au meilleur niveau mondial, le poids économique et social de la France dans le maritime est un des premiers d’Europe avec 65 Milliards d’Euros de valeur de production et plus de 300 000 emplois directs. Notre pays s’est ainsi doté de grands acteurs nationaux structurants dans le domaine de la Marine, de la Recherche et du Spatial qui lui assure un leadership incontesté dans le domaine océanographique.