À l’occasion de son 60e anniversaire en 2020, la Commission océanographique intergouvernementale (COI) de l’UNESCO a lancé le Rapport mondial sur les sciences océaniques 2020 (GOSR2020 de l’anglais Global Ocean Science Report 2020). Ce rapport phare de la COI-UNESCO fournit une évaluation approfondie de l’état et des tendances des capacités en matière d’océanographie dans le monde. Karina von Schuckmann, océanographe pour Mercator Ocean international, a contribué à deux chapitres du GOSR2020.
Où en sommes-nous dans le développement et le partage des connaissances océanographiques ?
Le GOSR2020 fournit une vue d’ensemble décrivant l’état des capacités en sciences océaniques dans le monde. Le rapport indique que 45 pays représentant 82 % des publications scientifiques océanographiques sur la période 2010-2018, ont fourni des données et des informations directement à la deuxième édition du GOSR (GOSR2020). Par rapport à la première édition (GOSR2017), le GOSR2020 fournit aux acteurs de l’océan des données plus nombreuses et améliorées. Il aborde quatre thèmes supplémentaires (Contribution des sciences océaniques au développement durable, Applications scientifiques reflétées dans les brevets, Analyse élargie des genres dans les ressources humaines en océanographie, et Renforcement des capacités en océanographie). Grâce à un portail dédié en ligne, c’est un « produit vivant », constamment mis à jour et la communauté mondiale peut soumettre, mettre à jour et consulter des données.
Alors que nous entrons dans la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030), il est extrêmement important d’évaluer régulièrement les progrès des politiques de développement des capacités en sciences océaniques. Le GOSR2020 est une source d’information extrêmement pertinente. En effet, les données fournies permettent de mesurer les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies, notamment la cible 14.a : « Approfondir les connaissances scientifiques, renforcer les capacités de recherche et transférer les techniques marines […] l’objectif étant d’améliorer la santé des océans et de renforcer la contribution de la biodiversité marine au développement des pays en développement, en particulier des petits États insulaires en développement et des pays les moins avancés ».
Principales conclusions
Malgré leur intérêt pour la société, les découvertes de l’océanographie ont un potentiel qui reste sous-exploité. En outre, le financement de l’océanographie est insuffisant. En ce qui concerne les ressources humaines dans ce domaine, les femmes continuent d’être sous-représentées, tandis que la reconnaissance des jeunes océanographes et le niveau de soutien qui leur est offert varient considérablement d’un pays à l’autre. Au-delà de la main-d’œuvre, la capacité technique de l’océanographie reste inégalement répartie entre les pays et les régions.
Chapitre 6 et chapitre 7
Notre océanographe Karina von Schuckmann a contribué à deux chapitres du Rapport mondial sur les sciences océaniques 2020, à savoir le chapitre 6 « Les sciences océaniques au service du développement durable » et le chapitre 7 « Données et informations pour un océan utilisé de manière durable ». Von Schuckmann est une experte en océanographie physique spécialisée dans la surveillance du climat. Chez Mercator Ocean International, elle coordonne les activités de retraitement des données in situ et satellitaires et les réanalyses du Copernicus Marine Service ; elle préside les activités du Copernicus Marine Service Ocean State Report et de l’Ocean Monitoring Indicator (OMI). Elle est également l’auteur principal du premier chapitre du rapport spécial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) sur l’océan et la cryosphère dans un climat en évolution (IPCC SROCC), elle est l’auteur principal du chapitre 2 du sixième rapport d’évaluation du GIEC. Von Schuckmann a contribué à la section sur le contenu thermique des océans de la Déclaration sur le climat mondial en 2019 de l’Organisation météorologique mondiale (OMM).