Mercator Ocean Bulletin : Prévisions des Vagues de chaleur marine au 28 Mai 2024

Les océanographes de Mercator Ocean International (MOi) examinent les vagues de chaleur marine à travers l’océan mondial. Ils analysent une variété d’ensembles de données allant des analyses d’observation (cartes de température de surface de la mer par satellite) aux analyses de modèles (assimilant les observations par satellite et in situ) et aux prévisions de modèles.[1]

Prévisions pour le 28 Mai

Carte catégories vague de chaleur marine
Figure 1 : Carte des catégories de canicules marines pour la prévision du 28 mai 2024 pour l’ensemble de l’océan mondial. Prévision GLO12. Source : Mercator Ocean International 

Zone Europe

Mer du Nord

Pour le 28 mai, Mercator Océan International (MOi) prévoit que la canicule marine autour des îles Britanniques diminue dans sa partie ouest. La canicule marine en mer du Nord située entre la Grande Bretagne et la Norvège, se renforce avec principalement des catégories sévères et extrême.

Mer Méditerranée

MOi prévoit que la canicule marine disparait.  

Zone Globale

Océan Atlantique

Atlantique Nord – MOi prévoit que la canicule marine présente en Atlantique Nord continue de diminuer en intensité avec une disparition totale au large des côtes marocaines. Dans sa partie centrale la canicule marine passe en catégorie modérée, localement forte. A l’Ouest on note un léger renforcement avec un développement de catégories modérées et fortes. 

Atlantique Tropical Nord – Dans l’Atlantique Tropical Nord, ente 50°W et la mer des Caraïbes, la canicule marine reste stable avec des catégories majoritairement fortes, localement sévères. La canicule marine présente dans le Golfe du Mexique reste stable. 

Atlantique Tropical Sud – Au niveau de l’Atlantique Tropical Sud, la canicule marine reste stable, avec des catégories allant de modérées à fort. 

Océan Austral

La canicule marine présente dans l’océan Austral au large de l’Afrique du Sud (entre 30°W et 30°E) diminue en superficie, bien qu’on observe toujours des catégories majoritairement forte et localement extrême. 

Océan Pacifique

Pacifique Tropical – Dans le Pacifique Tropical la canicule marine reste stable avec des catégories majoritairement modérée et forte.

Pacifique Nord – Dans le Pacifique Nord, la canicule marine située vers 45°N et 170°W gagne en intensité avec un développement des catégories forte et localement sévère. 

Mers d’Asie du Sud-Est – La canicule marine en mer de Chine méridionale diminue en intensité mais conserve des catégories majoritairement modérées et fortes. 

Pacifique Sud, à l’Est de la Nouvelle Zélande – Dans le Pacifique Sud, la canicule reste globalement stable.

Océan Indien

Mer d’Arabie et Golfe du Bengale – Dans la mer d’Arabie, la canicule marine diminue en intensité, avec majoritairement des catégories modérées. Dans le golfe du Bengale la canicule marine disparait.

Sud de l’océan Indien, entre 30°S et 60°S – La canicule marine de catégorie majoritairement modérée et forte reste stable. 

Anomalies hebdomadaires de température

Cartes des anomalies hebdomadaires de température des vagues de chaleur marine
Figure 2 : Carte d’anomalie hebdomadaire de température de surface pour la semaine du 21 mai au 28 mai 2024. Prévision GLO12. Source : Mercator Ocean International
Mer du Nord
2°C à 3°C
Océan AtlantiqueNord
1°C à 2°C
Tropical Nord
1°C à 1.5°C
Tropical Sud
0.5°C à 1.5°C
Océan Austral
0°C à 2°C
Océan PacifiqueNord
2.5°C à 3°C
Tropical
0.5°C à 1°C
Sud
1°C à 2°C
Mers d’Asie du Sud-Est
1°C à 2°C
Océan Indien
0.5°C à 1.5°C

Consultez notre Bulletin physique global journalier pour une prévision à 9 jours ici.


Qu’est-ce qu’une vague de chaleur marine ?

Les vagues de chaleur marine sont des hausses extrêmes de la température de l’océan pendant une période prolongée. Elles peuvent se produire à différents endroits de l’océan, et leur ampleur et leur fréquence ont augmenté au cours des deux dernières décennies, ce qui a eu des effets néfastes sur les écosystèmes et les activités humaines. Selon le dernier rapport publié par le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC AR6 SYR), on estime avec un degré de confiance élevé qu’à court terme, avec un réchauffement planétaire de 1,5 °C, la fréquence croissante des vagues de chaleur marine augmentera les risques de perte de biodiversité dans les océans, notamment en raison d’événements de mortalité massive.[2]

Comment sont calculées les vagues de chaleur marine ? 

Une vague de chaleur marine est un épisode de chaleur durant lequel la température est nettement supérieure à la normale pendant un minimum de 5 jours consécutifs. 

Figure adaptée de Hobday et al. (2018)

La normale est définie journalièrement selon une période climatique suffisamment longue (ici 1993-2016). Ainsi, Pour un endroit et un jour donné, connaissant toutes les températures de surface observées sur les 30 dernières années, on qualifie une situation de vague de chaleur lorsque la température mesurée est comprise dans les 10% des valeurs maximales observées (c’est à dire au-dessus du 90ème quantile, voir schéma), et cela au moins 5 jours de suite.     

Les caractéristiques principales des vagues de chaleur sont sa durée et son intensité. L’intensité pour un jour donné correspond à la valeur en degré au-dessus du 90ème quantile (flèche bleue), nous pouvons soit calculer l’intensité cumulée pendant tout l’évènement de chaleur, ou relever l’intensité maximale.

Les vagues de chaleur sont catégorisées à partir de leur écart à la température moyenne ou anomalie (flèche verte) : un écart supérieur à 2 fois l’écart entre le 90ème quantile et la moyenne correspond à une vague de chaleur de catégorie forte ; un écart supérieur à 3 fois, de catégorie sévère ; et un écart supérieur à 4 fois de catégorie extrême.  


[1] Analyse des cartes d’analyse de SST OSTIA (Copernicus Marine Service), OISST (NOAA), GLO12 (Copernicus Marine Service / Mercator Ocean International), PSY4 (Copernicus Marine Service / Mercator Ocean International), et de prévision GLO12 et PSY4

[2] IPCC AR6 SYR chapter 4.3 https://www.ipcc.ch/report/ar6/syr/downloads/report/IPCC_AR6_SYR_LongerReport.pdf

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