Les océanographes de Mercator Ocean International (MOi) examinent les vagues de chaleur marine à travers l’océan mondial. Ils analysent une variété d’ensembles de données allant des analyses d’observation (cartes de température de surface de la mer par satellite) aux analyses de modèles (assimilant les observations par satellite et in situ) et aux prévisions de modèles.[1]
Bilan pour le 27 février
Catégories de vagues de chaleur marine
Atlantique Nord
L’intensité de la canicule marine présente depuis plusieurs mois le long de la façade Nord-Est Atlantique diminue, avec un passage de catégories fortes et sévères à modérées sur de nombreuses zones.
Mer Mediterranée
Dans le bassin occidental méditerranéen, la canicule marine s‘atténue en intensité avec une diminution de la superficie des catégories fortes.
Dans le bassin oriental méditerranéen, la canicule marine reste stable, avec majoritairement des catégories modérées et fortes.
Atlantique Tropical Nord
Mer des Caraïbes – l’intensité de la canicule marine s’atténue, avec une diminution de la superficie des catégories fortes.
Au niveau de l’équateur, la canicule marine se renforce en intensité avec une augmentation de la superficie des catégories sévères au centre du bassin.
Atlantique Tropical Sud
La canicule marine reste globalement stable avec majoritairement des catégories modérées à fortes et localement sévères.
Pacifique Tropical
Pacifique Este – la canicule marine liée aux conditions El Niño reste stable, avec principalement des catégories modérées et localement des catégories fortes.
Pacifique Sud, à l’Est de la Nouvelle Zélande, l’intensité de la canicule marine s’atténue avec la diminution de la superficie des catégories fortes.
Océan Indien
Mer d’Arabie – les canicules marines présentes en mer d’Arabie, au large de la corne de l’Afrique, au nord de Madagascar et au large du golfe du Bengale diminuent en intensité, avec la diminution de la superficie des catégories fortes au profit de catégories modérées.
Anomalies hebdomadaires de température
Atlantique Nord-Est – 0.5°C et 2.5°C
Mer Méditerranée – 0.5°C à 1.5°C localement
Atlantique Tropical Nord – 0.5°C et 2.5°C (au large de l’Equateur – 0.5 °C et 1.5°C)
Atlantique Sud – 1°C à 3°C
Atlantique Tropical Sud – 0.5°C et 1.5°C
Océan Austral – 1°C et 3°C.
Pacifique Tropical – 1°C et 2.5°C
Pacifique Sud -1.5 °C et 3°C
Ocean Indien – 0.5°C et 2°C
Prévisions pour le 05 mars
Zone Europe
Atlantique Nord – le système de prévision de Mercator Océan International (MOI) prévoit que la canicule marine diminue en intensité le long de la façade Nord-Est Atlantique, avec une atténuation des catégories fortes, ainsi qu’une diminution de la superficie des catégories modérées.
Mer Mediterranée – la canicule marine diminue en intensité dans la partie occidentale du bassin, avec une atténuation des catégories fortes et une diminution de la superficie des catégories modérées. La partie orientale du bassin reste stable.
Zone Globale
Atlantique Tropical Nord – Pour le 5 Mars, MOI prévoit que la canicule marine présente dans l’Atlantique Tropical Nord reste stable.
À l’équateur – la canicule marine se renforce en intensité, avec une augmentation de la superficie des catégories fortes, sévères et même atteignant des catégories extrêmes.
Atlantique Tropical Sud – La superficie de la canicule marine de catégorie forte augmente. La canicule marine présente dans l’océan Austral au sud-ouest de l’Afrique du Sud (entre 30°W et 30°E) reste stable.
Atlantique Sud – la canicule marine reste stable. La canicule marine présente dans l’océan Austral au sud-ouest de l’Afrique du Sud (entre 30°W et 30°E) reste stable.
Pacifique Tropical– Dans le Pacifique Tropical, la canicule marine liée aux conditions El Niño reste globalement stable. Elle se renforce autour de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, où des catégories fortes se développent.
Pacifique Tropical Sud – La canicule marine présente à l’est de la Nouvelle Zélande s’intensifie avec l’augmentation de la superficie des catégories fortes.
Ocean Indien – les canicules marines présentes en mer d’Arabie, au large de la corne de l’Afrique, au nord de Madagascar restent globalement stables en intensité avec des catégories modérées à fortes.
Qu’est-ce qu’une vague de chaleur marine?
Les vagues de chaleur marine sont des hausses extrêmes de la température de l’océan pendant une période prolongée. Elles peuvent se produire à différents endroits de l’océan, et leur ampleur et leur fréquence ont augmenté au cours des deux dernières décennies, ce qui a eu des effets néfastes sur les écosystèmes et les activités humaines. Selon le dernier rapport publié par le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC AR6 SYR), on estime avec un degré de confiance élevé qu’à court terme, avec un réchauffement planétaire de 1,5 °C, la fréquence croissante des vagues de chaleur marine augmentera les risques de perte de biodiversité dans les océans, notamment en raison d’événements de mortalité massive.[2]
Comment sont calculées les vagues de chaleur marine ?
Une vague de chaleur marine est un épisode de chaleur durant lequel la température est nettement supérieure à la normale pendant un minimum de 5 jours consécutifs.
Figure adaptée de Hobday et al. (2018)
La normale est définie journalièrement selon une période climatique suffisamment longue (ici 1993-2016). Ainsi, Pour un endroit et un jour donné, connaissant toutes les températures de surface observées sur les 30 dernières années, on qualifie une situation de vague de chaleur lorsque la température mesurée est comprise dans les 10% des valeurs maximales observées (c’est à dire au-dessus du 90ème quantile, voir schéma), et cela au moins 5 jours de suite.
Les caractéristiques principales des vagues de chaleur sont sa durée et son intensité. L’intensité pour un jour donné correspond à la valeur en degré au-dessus du 90ème quantile (flèche bleue), nous pouvons soit calculer l’intensité cumulée pendant toute l’évènement de chaleur, ou relever l’intensité maximale.
Les vagues de chaleur sont catégorisées à partir de leur écart à la température moyenne ou anomalie (flèche verte) : un écart supérieur à 2 fois l’écart entre le 90ème quantile et la moyenne correspond à une vague de chaleur de catégorie forte ; un écart supérieur à 3 fois, de catégorie sévère ; et un écart supérieur à 4 fois de catégorie extrême.
[1] Analyse des cartes d’analyse de SST OSTIA (Copernicus Marine Service), OISST (NOAA), GLO12 (Copernicus Marine Service / Mercator Ocean International), PSY4 (Copernicus Marine Service / Mercator Ocean International), et de prévision GLO12 et PSY4
[2] IPCC AR6 SYR chapter 4.3 https://www.ipcc.ch/report/ar6/syr/downloads/report/IPCC_AR6_SYR_LongerReport.pdf