Les océanographes de Mercator Ocean International (MOi) examinent les vagues de chaleur marine à travers l’océan mondial. Ils analysent une variété d’ensembles de données allant des analyses d’observation (cartes de température de surface de la mer par satellite) aux analyses de modèles (assimilant les observations par satellite et in situ) et aux prévisions de modèles.[1]
Bilan pour le 5 mars
Catégories de vagues de chaleur marine
Atlantique Nord
Sur la façade Atlantique, l’intensité de la canicule marine présente depuis plusieurs mois le long de la façade Nord-Est Atlantique continue de diminuer en intensité et en étendue, avec majoritairement des catégories modérées et fortes.
Mer Mediterranée
Dans tout le bassin méditerranéen, la canicule marine diminue en intensité et en superficie on observe très majoritairement des catégories modérées, et localement fortes.
Atlantique Tropical Nord
Mer des Caraïbes et le golfe du Mexique – L’intensité de la canicule marine est toujours présente, avec une augmentation des catégories fortes.
Équateur – La canicule marine se renforce en intensité avec une augmentation de la superficie des catégories sévères et extrêmes au centre et à l’ouest du bassin.
Atlantique Tropical Sud
Dans l’Atlantique Tropical Sud, la canicule marine se renforce avec un développement plus prononcé des catégories sévères à l’ouest du bassin.
La canicule marine présente dans l’océan Austral au large de l’Afrique du Sud (entre 30°W et 30°E) reste globalement stable.
Pacifique Tropical
La canicule marine liée aux conditions El Niño reste stable, avec principalement des catégories modérées et localement des catégories fortes.
Pacifique Sud, à l’Est de la Nouvelle Zélande – La canicule marine se renforce avec l’augmentation de la superficie des catégories fortes.
Océan Indien
Dans l’océan Indien, les canicules marines passent globalement en catégories modérées.
Anomalies hebdomadaires de température
Atlantique Nord-Est – 0.5°C à 1.5°C
Mer Méditerranée – 0.5°C à 1.5°C
Atlantique Tropical Nord – 1°C à 2°C (au large de l’Equateur – 1.5 °C à 2.5°C)
Atlantique Tropical Sud – 1°C à 3°C
Pacifique Tropical – 1°C à 2.5°C
Pacifique Sud – 1.5 °C à 3°C
Ocean Indien – 0.5°C à 2°C
Prévisions pour le 12 mars
Zone Europe
Atlantique Nord – Pour le 12 Mars, le système de prévision de Mercator Océan International (MOI) prévoit que la canicule marine diminue toujours en intensité le long de la façade Nord-Est Atlantique, des catégories modérées sont majoritairement présentes.
Mer Mediterranée – Les canicule marines diminue en étendue et intensité sur l’ensemble du bassin avec un passage en catégories modérées sur la majorité du bassin. Des catégories fortes subsistent localement à l’ouest cependant.
Zone Globale
Atlantique Tropical Nord – Pour le 12 Mars, MOi prévoit que la canicule marine présente dans l’Atlantique Tropical Nord se renforce dans la partie ouest proche des Antilles avec un développement prononcé des catégories sévères et localement fortes dans cette région.
À l’équateur – La canicule marine baisse légèrement en intensité et passe en catégories fortes et sévères.
Atlantique Tropical Sud – La superficie de la canicule marine reste stable.
Dans l’océan Austral au sud-ouest de l’Afrique du Sud (entre 30°W et 30°E), la canicule marine reste stable.
Pacifique Tropical – La canicule marine liée aux conditions El Niño reste globalement stable.
Pacifique Tropical Sud – La canicule marine présente à l’est de la Nouvelle Zélande dans le Pacifique Sud gagne en étendue mais perd en intensité.
Ocean Indien – Les canicules marines disparaissent dans la partie Est mais se développent dans la partie Ouest au nord de Madagascar et au large de la corne de l’Afrique en catégories modérée et forte.
Qu’est-ce qu’une vague de chaleur marine ?
Les vagues de chaleur marine sont des hausses extrêmes de la température de l’océan pendant une période prolongée. Elles peuvent se produire à différents endroits de l’océan, et leur ampleur et leur fréquence ont augmenté au cours des deux dernières décennies, ce qui a eu des effets néfastes sur les écosystèmes et les activités humaines. Selon le dernier rapport publié par le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC AR6 SYR), on estime avec un degré de confiance élevé qu’à court terme, avec un réchauffement planétaire de 1,5 °C, la fréquence croissante des vagues de chaleur marine augmentera les risques de perte de biodiversité dans les océans, notamment en raison d’événements de mortalité massive.[2]
Comment sont calculées les vagues de chaleur marine ?
Une vague de chaleur marine est un épisode de chaleur durant lequel la température est nettement supérieure à la normale pendant un minimum de 5 jours consécutifs.
Figure adaptée de Hobday et al. (2018)
La normale est définie journalièrement selon une période climatique suffisamment longue (ici 1993-2016). Ainsi, Pour un endroit et un jour donné, connaissant toutes les températures de surface observées sur les 30 dernières années, on qualifie une situation de vague de chaleur lorsque la température mesurée est comprise dans les 10% des valeurs maximales observées (c’est à dire au-dessus du 90ème quantile, voir schéma), et cela au moins 5 jours de suite.
Les caractéristiques principales des vagues de chaleur sont sa durée et son intensité. L’intensité pour un jour donné correspond à la valeur en degré au-dessus du 90ème quantile (flèche bleue), nous pouvons soit calculer l’intensité cumulée pendant tout l’évènement de chaleur, ou relever l’intensité maximale.
Les vagues de chaleur sont catégorisées à partir de leur écart à la température moyenne ou anomalie (flèche verte) : un écart supérieur à 2 fois l’écart entre le 90ème quantile et la moyenne correspond à une vague de chaleur de catégorie forte ; un écart supérieur à 3 fois, de catégorie sévère ; et un écart supérieur à 4 fois de catégorie extrême.
[1] Analyse des cartes d’analyse de SST OSTIA (Copernicus Marine Service), OISST (NOAA), GLO12 (Copernicus Marine Service / Mercator Ocean International), PSY4 (Copernicus Marine Service / Mercator Ocean International), et de prévision GLO12 et PSY4
[2] IPCC AR6 SYR chapter 4.3 https://www.ipcc.ch/report/ar6/syr/downloads/report/IPCC_AR6_SYR_LongerReport.pdf