Les océanographes de Mercator Ocean International examinent les vagues de chaleur marine à travers l’océan mondial pour le mois juillet 2023. Ils analysent une variété d’ensembles de données allant des analyses d’observation (cartes de température de surface de la mer par satellite) aux analyses de modèles (assimilant les observations par satellite et in situ) et aux prévisions de modèles.[1]

Bilan de la première quinzaine de juillet 

• L’intensité de la vague de chaleur qui a sévi en juin sur la majorité de la zone Atlantique Nord Est continue de diminuer, passant de la catégorie extrême à une catégorie modérée et localement forte au large de la péninsule ibérique ainsi qu’au nord de la Mer du Nord entre les iles britanniques et la Norvège.
• Une vague de chaleur est toujours présente dans la zone tropicale de l’Atlantique nord (de 15N a 30N) et s’étend sur toute la largeur du bassin, de catégorie forte à sévère à l’est et modérée à forte à l’ouest.
• La présence d’une vague de chaleur au sud du Groenland dans la mer du Labrador est suspectée dans les modèles.
• La vague de chaleur dans le Pacifique Nord Est se maintient à un niveau modéré à fort
• Le Pacifique tropical est en condition de vague de chaleur modérée atteignant l’intensité forte près des côtes du Pérou, ce qui est cohérent avec les conditions El Niño actuelles
• On peut noter aussi la présence de vagues de chaleur dans l’hémisphère sud dans la partie sud de l’océan Indien ainsi que du Pacifique.

Prévisions à partir de la 3^ème semaine de juillet 

• Dans la zone Atlantique Nord-est, la vague de chaleur continue de s’amoindrir en passant à une catégorie modérée ou en disparaissant, au contraire de la zone Nord-ouest où la vague de chaleur présente localement dans le modèle gagne en superficie et s’intensifie passant de modérée à forte au niveau de la mer du Labrador.
•  La vague de chaleur de l’Atlantique Nord tropical reste stable dans les modèles.
• La vague de chaleur présente à l’ouest de la Méditerranée s’élargit à tout le bassin oriental, se maintenant à une catégorie modérée à forte. Elle passe plus particulièrement de catégories forte et sévère à sévère et extrême au niveau du Détroit de Gibraltar.
• La vague de chaleur dans la bande tropicale du Pacifique nord s’intensifie à l’est au niveau de l’Amérique centrale.

Les vagues de chaleur marine sont des hausses extrêmes de la température de l’océan pendant une période prolongée. Elles peuvent se produire à différents endroits de l’océan, et leur ampleur et leur fréquence ont augmenté au cours des deux dernières décennies, ce qui a eu des effets néfastes sur les écosystèmes et les activités humaines. Selon le dernier rapport publié par le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC AR6 SYR), on estime avec un degré de confiance élevé qu’à court terme, avec un réchauffement planétaire de 1,5 °C, la fréquence croissante des vagues de chaleur marine augmentera les risques de perte de biodiversité dans les océans, notamment en raison d’événements de mortalité massive.[2]

[1] Analyse des cartes d’analyse de SST OSTIA (Copernicus Marine Service), OISST (NOAA), GLO12 (Copernicus Marine Service / Mercator Ocean International), PSY4 (Copernicus Marine Service / Mercator Ocean International), et de prévision GLO12 et PSY4

[2] IPCC AR6 SYR chapter 4.3 https://www.ipcc.ch/report/ar6/syr/downloads/report/IPCC_AR6_SYR_LongerReport.pdf