Les océanographes de Mercator Ocean International examinent les vagues de chaleur marine à travers l’océan mondial pour le mois de juin et les prévisions pour la première partie du mois de juillet 2023. Ils analysent une variété d’ensembles de données allant des analyses d’observation (cartes de température de surface de la mer par satellite) aux analyses de modèles (assimilant les observations par satellite et in situ) et aux prévisions de modèles.[1]
Bilan sur le mois de juin
- En bilan sur le mois de juin, la zone Atlantique Nord-Est et Méditerranée a vu des températures au moins 1°C à 2°C plus élevées que la moyenne 1993-2016, et la zone est restée en condition vague de chaleur marine pendant tout le mois
- La semaine dernière l’ensemble de la façade Atlantique de l’Europe était soumise à une vague de chaleur marine allant d’une intensité modérée en mer du nord jusqu’à une intensité plus sévère ou extrême dans le Golfe de Gascogne. Par rapport aux semaines précédentes, on a observé une modération relative des conditions près des côtes européennes, a priori lié aux conditions météorologiques et à la fin des conditions de blocage anticyclonique sur le nord du continent européen
- La méditerranée occidentale a vu une vague de chaleur modérée à forte à la fin du mois de juin.
Prévisions à partir de début juillet
- A partir de début juillet, les prévisions montrent la modération de la vague de chaleur sur la majorité de la zone Atlantique Nord Est et la méditerranée, avec un passage de la catégorie extrême à une catégorie de vague de chaleur plus modérée
- Atlantique tropical : les modèles voient une vague de chaleur à l’ouest dans le golfe du Mexique comme à l’est du bassin sur la zone au large du Maroc, Sahara occidental et Mauritanie
- Le Pacifique tropical est en condition de vague de chaleur modérée atteignant l’intensité forte près des côtes du Pérou, ce qui est cohérent avec les conditions El Niño actuelles
- Une vague de chaleur forte pourrait apparaitre en baie du Bengale
Les vagues de chaleur marine sont des hausses extrêmes de la température de l’océan pendant une période prolongée. Elles peuvent se produire à différents endroits de l’océan, et leur ampleur et leur fréquence ont augmenté au cours des deux dernières décennies, ce qui a eu des effets néfastes sur les écosystèmes et les
activités humaines. Selon le dernier rapport publié par le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC AR6 SYR), on estime avec un degré de confiance élevé qu’à court terme, avec un réchauffement planétaire de 1,5 °C, la fréquence croissante des vagues de chaleur marine augmentera les risques de perte de biodiversité dans les océans, notamment en raison d’événements de mortalité massive.[2]
[1] Analyse des cartes d’analyse de SST OSTIA (Copernicus Marine Service), OISST (NOAA), GLO12 (Copernicus Marine Service / Mercator Ocean International), PSY4 (Copernicus Marine Service / Mercator Ocean International), et de prévision GLO12 et PSY4
[2] IPCC AR6 SYR chapter 4.3 https://www.ipcc.ch/report/ar6/syr/downloads/report/IPCC_AR6_SYR_LongerReport.pdf