Mercator Ocean Bulletin: Vagues de Chaleur Marine au 6 février

Les océanographes de Mercator Ocean International (MOi) examinent les vagues de chaleur marine à travers l’océan mondial. Ils analysent une variété d’ensembles de données allant des analyses d’observation (cartes de température de surface de la mer par satellite) aux analyses de modèles (assimilant les observations par satellite et in situ) et aux prévisions de modèles.[1]

Bilan pour le 6 février

Catégories de vagues de chaleur marine

Figure 1:  Carte des catégories de vagues de chaleur marine pour le 6 février 2024 pour l’ensemble de l’océan mondial. Analyse GLO12. Source: Mercator Ocean International 
Atlantique Nord

La surface des catégories fortes de la canicule marine présente depuis plusieurs mois reste stable long des côtes Marocaines et au sud-ouest de la péninsule ibérique.

Golfe de Gascogne – La canicule marine s’est légèrement intensifiée, passant localement de catégorie modérée à forte.

Mer Mediterranée

La situation reste stable dans la majeure partie du bassin, ansi que dans la partie Est, avec des canicules marines de catégories modérées à localement fortes. une légère intensification dans la partie occidentale, principalement en mer Tyrrhénienne, passant localement de catégorie modérée à forte.

Atlantique Tropical Nord

La canicule marine détectée depuis plusieurs mois en categorie moderée à forte reste stable.

Mer des Caraïbes – Légère intensification de catégorie modérée à forte.

Atlantique Tropical Sud

Brésil et la Namibie – Situation reste stable.

Océan Austral au large de l’Afrique du Sud (30°W et 30°E) – Une canicule marine majoritairement en catégorie modérée à forte est présente.

Pacifique Tropical

Pacifique Este – Dans l’Est – La canicule marine liée à la formation d’El Niño reste majoritairement stable avec des catégories de niveau modérée à fort.

Pacifique Ouest (150 et 180°W) – Une intensification de la canicule marine, avec un passage de niveau modéré à fort.

Mer du Corail – La canicule diminue en intensité avec un réduction de l’étendue des catégories fortes.

Pacifique Sud, à l’Est de Nouvelle Zélande – La canicule marine présente s’intensifie légèrement, avec une plus grande étendue des catégories modérées et fortes.

Océan Indien

Mer d’Arabie – Les canicules présentes au large de la corne de l’Afrique, à l’est de Madagascar et au large du golfe du Bengale sont globalement stables, avec des catégories modérées et fortes.

Anomalies hebdomadaires de température

Atlantique Nord – 1°C et 3°C

Mer Méditerranée – 1°C à 2°C localement

Atlantique Tropical Nord – 1°C et 2.5°C

Atlantique Tropical Sud – 1°C et 2°C

Atlantique Sud – 1°C à 3°C

Pacifique Tropical – 1.5°C et 3°C

Pacifique Sud -1.5 °C et 3°C

Mer d’Arabie – 1°C et 3°C

Prévisions pour le 13 février

Figure 2: Carte d’anomalies hebdomadaires de température de surface pour la semaine du 6 au 13 février 2024 pour l’ensemble de l’océan mondial. Analyse GLO12. Source: Mercator Ocean International.

Zone Europe

Atlantique Nord – Le système de prévision de Mercator Océan International (MOI) prévoit que la situation reste stable au large des côtes marocaines, de la péninsule ibérique et dans le golfe de Gascogne.

Mer Mediterranée – La prévision annonce une légère atténuation dans le bassin occidental avec un passage en catégorie modérée majoritaire sur la zone et une situation stable dans la partie orientale.

Zone Globale

Atlantique Tropical Nord – La canicule marine présente dans l’Atlantique Tropical Nord s’intensifie légèrement au centre du bassin. La canicule marine en mer des Caraïbes diminue en intensité, passant globalement de niveau fort à modéré.

Atlantique Tropical Sud – La canicule marine entre la Namibie et la pointe du Brésil diminue en intensité dans la partie sud de la zone (15°S à 30°S), passant de catégorie forte à modérée.

Atlantique Sud – La canicule marine présente dans l’océan Austral au sud-ouest de l’Afrique du Sud (entre 30°W et 30°E) s’intensifie légèrement.

Pacifique Tropical Est – Reste stable avec des catégories majoritairement modérées et localement fortes dans la partie la plus à l’est du bassin.

Pacifique Tropical Ouest – La canicule marine présente à l’est de la Nouvelle Zélande s’atténue avec un passage de catégorie forte à modérée majoritairement.

Ocean Indien – Les canicules marines présentes en mer d’Arabie, au large de la corne de l’Afrique et à l’est de Madagascar s’atténuent. La canicule marine présente au large du golfe du Bengale s’intensifie à l’ouest de l’Indonésie, avec des catégories globalement fortes.


Qu’est-ce qu’une vague de chaleur marine?

Les vagues de chaleur marine sont des hausses extrêmes de la température de l’océan pendant une période prolongée. Elles peuvent se produire à différents endroits de l’océan, et leur ampleur et leur fréquence ont augmenté au cours des deux dernières décennies, ce qui a eu des effets néfastes sur les écosystèmes et les activités humaines. Selon le dernier rapport publié par le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC AR6 SYR), on estime avec un degré de confiance élevé qu’à court terme, avec un réchauffement planétaire de 1,5 °C, la fréquence croissante des vagues de chaleur marine augmentera les risques de perte de biodiversité dans les océans, notamment en raison d’événements de mortalité massive.[2]

Comment sont calculées les vagues de chaleur marine ? 

Une vague de chaleur marine est un épisode de chaleur durant lequel la température est nettement supérieure à la normale pendant un minimum de 5 jours consécutifs. 

Figure adaptée de Hobday et al. (2018)

La normale est définie journalièrement selon une période climatique suffisamment longue (ici 1993-2016). Ainsi, Pour un endroit et un jour donné, connaissant toutes les températures de surface observées sur les 30 dernières années, on qualifie une situation de vague de chaleur lorsque la température mesurée est comprise dans les 10% des valeurs maximales observées (c’est à dire au-dessus du 90ème quantile, voir schéma), et cela au moins 5 jours de suite.     

Les caractéristiques principales des vagues de chaleur sont sa durée et son intensité. L’intensité pour un jour donné correspond à la valeur en degré au-dessus du 90ème quantile (flèche bleue), nous pouvons soit calculer l’intensité cumulée pendant toute l’évènement de chaleur, ou relever l’intensité maximale.

Les vagues de chaleur sont catégorisées à partir de leur écart à la température moyenne ou anomalie (flèche verte) : un écart supérieur à 2 fois l’écart entre le 90ème quantile et la moyenne correspond à une vague de chaleur de catégorie forte ; un écart supérieur à 3 fois, de catégorie sévère ; et un écart supérieur à 4 fois de catégorie extrême.  


[1] Analyse des cartes d’analyse de SST OSTIA (Copernicus Marine Service), OISST (NOAA), GLO12 (Copernicus Marine Service / Mercator Ocean International), PSY4 (Copernicus Marine Service / Mercator Ocean International), et de prévision GLO12 et PSY4

[2] IPCC AR6 SYR chapter 4.3 https://www.ipcc.ch/report/ar6/syr/downloads/report/IPCC_AR6_SYR_LongerReport.pdf

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