Les océanographes de Mercator Ocean International (MOi) examinent les vagues de chaleur marine à travers l’océan mondial. Ils analysent une variété d’ensembles de données allant des analyses d’observation (cartes de température de surface de la mer par satellite) aux analyses de modèles (assimilant les observations par satellite et in situ) et aux prévisions de modèles.[1]
Bilan pour le 20 février
Catégories de vagues de chaleur marine
Atlantique Nord
Sud-ouest de la péninsule ibérique et cote marocaine – catégories modérées et fortes, et localement sévères.
Golfe de Gascogne – augmentation superficie des catégories fortes.
Canal de Manche – la canicule marine de catégorie modérée augmente en superficie.
Mer Mediterranée
Zone occidental méditerranéen il y a une augmentation de la superficie des catégories fortes. Dans la partie orientale la situation reste stable avec des catégories modérées à fortes.
Atlantique Tropical Nord
Mer des Caraïbes – Stable avec majoritairement des catégories modérées et fortes, et localement sévères.
Au niveau de L’Equateur intensité avec une augmentation de la superficie des catégories fortes. Localement, la canicule marine atteint une intensité extrême.
Atlantique Tropical Sud
Globalement, dans cette région la canicule marine reste stable avec catégories modérées à fortes et localement sévères.
Pacifique Tropical
Pacifique Este – La canicule marine liée à la formation d’El Niño se renforce légèrement au centre du bassin avec une augmentation de la superficie des catégories fortes.
Pacifique Sud, à l’Est de Nouvelle Zélande -la canicule marine reste globalement stable avec des catégories modérées et fortes.
Océan Indien
Mer d’Arabie – les canicules marines présentes en mer d’Arabie, au large de la corne de l’Afrique, à l’est de Madagascar et au large du golfe du Bengale diminuent en intensité, avec des catégories majoritairement modérées.
Ouest de l’Indonésie – la canicule marine augmente en superficie mais reste à des niveaux d’intensité modérés et forts.
Anomalies hebdomadaires de température
Atlantique Nord – 0.5°C et 2.5°C
Mer Méditerranée – 0.5°C à 1.5°C localement
Atlantique Tropical Nord – 0.5°C et 2.5°C (au large de l’Equateur – 0.5 °C et 1.5°C)
Atlantique Sud – 1°C à 3°C
Pacifique Tropical – 1°C et 2.5°C
Pacifique Sud -1.5 °C et 3°C
Ocean Indien – 0.5°C et 2°C
Prévisions pour le 27 février
Zone Europe
Atlantique Nord – le système de prévision de Mercator Océan International (MOi) prévoit que la canicule marine diminue en intensité le long de la façade Nord-Est Atlantique, avec une atténuation des catégories fortes.
Mer Mediterranée – la canicule marine diminue légèrement en intensité dans la partie occidentale du bassin, avec une atténuation des catégories fortes.
Zone Globale
Atlantique Tropical Nord – le 27 Février, MOi prévoit que la canicule marine présente dans cette région diminue en intensité, avec une atténuation des catégories fortes. Au large de L’Equateur, la canicule marine se renforce en intensité, avec une augmentation de la superficie des catégories fortes, sévères et extrêmes.
Atlantique Tropical Sud – L’intensité de la canicule marine située entre la Namibie et la pointe du Brésil augmente à proximité de l’équateur, avec localement des catégories sévères à extrêmes. La canicule marine présente dans l’océan Austral au sud-ouest de l’Afrique du Sud (entre 30°W et 30°E) reste stable.
Atlantique Sud – la canicule marine reste stable. La canicule marine présente dans l’océan Austral au sud-ouest de l’Afrique du Sud (entre 30°W et 30°E) reste stable.
Pacifique Tropical– la canicule marine liée aux conditions El Niño reste globalement stable.
Pacifique Tropical Sud – La canicule marine présente à l’est de la Nouvelle Zélande diminue en intensité avec la disparition quasi-totale des catégories fortes.
Ocean Indien – les canicules marines présentes en mer d’Arabie, au large de la corne de l’Afrique, au nord de Madagascar et à l’ouest de l’Indonésie restent globalement stables en intensité avec des catégories modérées à fortes, mais augmentent en superficie pour venir couvrir la majorité de la zone.
Qu’est-ce qu’une vague de chaleur marine?
Les vagues de chaleur marine sont des hausses extrêmes de la température de l’océan pendant une période prolongée. Elles peuvent se produire à différents endroits de l’océan, et leur ampleur et leur fréquence ont augmenté au cours des deux dernières décennies, ce qui a eu des effets néfastes sur les écosystèmes et les activités humaines. Selon le dernier rapport publié par le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC AR6 SYR), on estime avec un degré de confiance élevé qu’à court terme, avec un réchauffement planétaire de 1,5 °C, la fréquence croissante des vagues de chaleur marine augmentera les risques de perte de biodiversité dans les océans, notamment en raison d’événements de mortalité massive.[2]
Comment sont calculées les vagues de chaleur marine ?
Une vague de chaleur marine est un épisode de chaleur durant lequel la température est nettement supérieure à la normale pendant un minimum de 5 jours consécutifs.
Figure adaptée de Hobday et al. (2018)
La normale est définie journalièrement selon une période climatique suffisamment longue (ici 1993-2016). Ainsi, Pour un endroit et un jour donné, connaissant toutes les températures de surface observées sur les 30 dernières années, on qualifie une situation de vague de chaleur lorsque la température mesurée est comprise dans les 10% des valeurs maximales observées (c’est à dire au-dessus du 90ème quantile, voir schéma), et cela au moins 5 jours de suite.
Les caractéristiques principales des vagues de chaleur sont sa durée et son intensité. L’intensité pour un jour donné correspond à la valeur en degré au-dessus du 90ème quantile (flèche bleue), nous pouvons soit calculer l’intensité cumulée pendant toute l’évènement de chaleur, ou relever l’intensité maximale.
Les vagues de chaleur sont catégorisées à partir de leur écart à la température moyenne ou anomalie (flèche verte) : un écart supérieur à 2 fois l’écart entre le 90ème quantile et la moyenne correspond à une vague de chaleur de catégorie forte ; un écart supérieur à 3 fois, de catégorie sévère ; et un écart supérieur à 4 fois de catégorie extrême.
[1] Analyse des cartes d’analyse de SST OSTIA (Copernicus Marine Service), OISST (NOAA), GLO12 (Copernicus Marine Service / Mercator Ocean International), PSY4 (Copernicus Marine Service / Mercator Ocean International), et de prévision GLO12 et PSY4
[2] IPCC AR6 SYR chapter 4.3 https://www.ipcc.ch/report/ar6/syr/downloads/report/IPCC_AR6_SYR_LongerReport.pdf