Les océanographes de Mercator Ocean International (MOi) examinent les vagues de chaleur marine à travers l’océan mondial. Ils analysent une variété d’ensembles de données allant des analyses d’observation (cartes de température de surface de la mer par satellite) aux analyses de modèles (assimilant les observations par satellite et in situ) et aux prévisions de modèles.[1]
Bilan pour le 9 janvier
Catégories de vagues de chaleur marine
- Atlantique nord (zone Europe) – un maintien des canicules marines sur toute la façade Nord Atlantique avec des intensités modérées à forte localement.
- Méditerranéen – La situation reste stable dans l’ensemble du bassin. La superficie de la canicule marine est stable avec des catégories modérées à fortes et localement extrême proche des côtes essentiellement en Méditerranée orientale.
- Atlantique tropical nord – la canicule marine reste stable avec des catégories modérées à fortes. En Mer des Caraïbes la canicule se maintient à un niveau fort.
- Atlantique Sud Equatoriale et Sud Tropicale – la canicule marine est toujours présente avec essentiellement des catégories fortes.
- Pacifique Tropical – la situation reste stable avec des catégories majoritairement modérées et localement fortes à l’Ouest dû à el Niño.
- Océan Indien (ouest) – reste stable avec des intensités fortes au nord de Madagascar.
- Mers d’Asie du Sud Est – la canicule marine reste stable avec des catégories modérées.
Anomalies hebdomadaires de température
- Atlantique Europe – 1.5 à 2.5°C
- Méditerranée – 1.5 à 3°C
- Atlantique Tropical Nord – 1°C à 1.5° C
- Atlantique Tropical Sud – 1 à 1.5° C
- Pacifique Tropical – 1.5 à 2.5°C et 3°C dans l’Est du bassin.
- Océan Indien (ouest) – 2 à 3°C (au nord de Madagascar)
- Océan Indien (mers d’Asie du Sud Est) – 1 à 2°C
Prévisions pour le 12 décembre
Zone Europe
- Pour le 16 janvier, le système de prévision de Mercator Océan International (MOi) prévoit un maintien des canicules marines sur toute la façade Nord Atlantique française, espagnole et portugaise avec des catégories modérées pouvant atteindre localement un niveau sévère.
- La situation diminue légèrement sur la partie Est du bassin Méditerranéen. La superficie de la canicule marine est stable avec des catégories de modérées à fortes.
Zone Globale
- Pour le 16 janvier, MOi prévoit que la canicule marine présente dans l’Atlantique Tropical Nord reste présente avec des catégories modérées à fortes. Dans la partie Atlantique sud équatoriale et sud tropicale, la canicule marine reste présente malgré une baisse d’intensité.
- Dans le Pacifique Tropical la situation est toujours présente avec des catégories majoritairement modérées et localement fortes à sévère à l’Ouest. Il y a une intensification à l’Est du bassin avec des catégories localement fort.
- La canicule marine présente dans l’Océan Indien reste présente avec une diminution d’intensité au nord de Madagascar et une augmentation au milieu du bassin indien vers 30°S.
- Dans la partie nord des mers d’Asie du Sud Est, la canicule marine reste stable avec des catégories modérées à fortes.
Qu’est-ce qu’une vague de chaleur marine?
Les vagues de chaleur marine sont des hausses extrêmes de la température de l’océan pendant une période prolongée. Elles peuvent se produire à différents endroits de l’océan, et leur ampleur et leur fréquence ont augmenté au cours des deux dernières décennies, ce qui a eu des effets néfastes sur les écosystèmes et les activités humaines. Selon le dernier rapport publié par le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC AR6 SYR), on estime avec un degré de confiance élevé qu’à court terme, avec un réchauffement planétaire de 1,5 °C, la fréquence croissante des vagues de chaleur marine augmentera les risques de perte de biodiversité dans les océans, notamment en raison d’événements de mortalité massive.[2]
Comment sont calculées les vagues de chaleur marine ?
Une vague de chaleur marine est un épisode de chaleur durant lequel la température est nettement supérieure à la normale pendant un minimum de 5 jours consécutifs.
Figure adaptée de Hobday et al. (2018)
La normale est définie journalièrement selon une période climatique suffisamment longue (ici 1993-2016). Ainsi, Pour un endroit et un jour donné, connaissant toutes les températures de surface observées sur les 30 dernières années, on qualifie une situation de vague de chaleur lorsque la température mesurée est comprise dans les 10% des valeurs maximales observées (c’est à dire au-dessus du 90ème quantile, voir schéma), et cela au moins 5 jours de suite.
Les caractéristiques principales des vagues de chaleur sont sa durée et son intensité. L’intensité pour un jour donné correspond à la valeur en degré au-dessus du 90ème quantile (flèche bleue), nous pouvons soit calculer l’intensité cumulée pendant toute l’évènement de chaleur, ou relever l’intensité maximale.
Les vagues de chaleur sont catégorisées à partir de leur écart à la température moyenne ou anomalie (flèche verte) : un écart supérieur à 2 fois l’écart entre le 90ème quantile et la moyenne correspond à une vague de chaleur de catégorie forte ; un écart supérieur à 3 fois, de catégorie sévère ; et un écart supérieur à 4 fois de catégorie extrême.
[1] Analyse des cartes d’analyse de SST OSTIA (Copernicus Marine Service), OISST (NOAA), GLO12 (Copernicus Marine Service / Mercator Ocean International), PSY4 (Copernicus Marine Service / Mercator Ocean International), et de prévision GLO12 et PSY4
[2] IPCC AR6 SYR chapter 4.3 https://www.ipcc.ch/report/ar6/syr/downloads/report/IPCC_AR6_SYR_LongerReport.pdf