Vous l’aviez peut-être remarqué mais c’est désormais prouvé : l’eau de mer était plus chaude cette année en Bretagne. Jusqu’à 3,5 °C en plus durant le mois de juillet dans le golfe du Morbihan par exemple. Comment explique-t-on de telles différences par rapport aux moyennes habituelles ?
Sélectionnez le mois que vous souhaitez analyser – juin, juillet ou août – et regardez où se situent les plages bretonnes les plus chaudes à cette période. Plus le cercle est large et rouge, plus l’écart de température entre 2018 et la moyenne saisonnière est large. Cliquez sur le cercle de votre plage pour comparer les chiffres de cet été à la moyenne saisonnière.
Le golfe du Morbihan en ébullition : pourquoi ?
Sur notre carte, on s’aperçoit que l’eau a été particulièrement chaude sur la côte sud de la Bretagne, notamment dans le golfe du Morbihan. À Belle-Île-en-Mer, on a frôlé les 21 °C de moyenne sur le mois de juillet. D’habitude, la moyenne saisonnière ne dépasse pas les 17,5 °C ! Même constat à Vannes où dès le mois de juin, on enregistrait 2 °C de plus que la moyenne habituelle. Le mois suivant, c’était trois degrés d’écart !
Des chiffres qui n’étonnent pas Philippe Bleuse, directeur de la prévision à Météo France Ouest. « Dans le golfe du Morbihan, l’eau est moins profonde que dans le reste de la région. C’est ce qui explique que ce soit là qu’on y trouve les températures les plus élevées ».
La Manche et le golfe de Gascogne également touchés
De manière générale, les eaux bretonnes ont été plus chaudes que d’ordinaire, « entre 1 et 2 °C supplémentaires » d’après le spécialiste de Météo France. Mercator Océan étend même le phénomène au « golfe de Gascogne et à la Manche. Cela n’est par contre pas le cas sur les côtes méditerranéennes où juillet 2015 et 2016 ont été, en moyenne, plus chauds. »
Un impact sur la faune et la flore ?
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Même si ce n’est pas son domaine d’expertise, Philippe Bleuse de Météo France pense que la hausse des températures de l’eau n’a pas eu d’effet sur la faune et la flore locale. « A priori, un épisode de chaleur d’aussi court terme n’a pas d’impact négatif en Bretagne. En revanche, dans certains massifs coralliens tropicaux, une hausse de la température de quelques degrés peut avoir d’énormes conséquences ».
Sur notre carte, on note que le début du mois d’août est beaucoup moins spectaculaire que juillet ou juin. Parce qu’il fait moins chaud ? « Non, il ne faut pas confondre la température de l’air et l’ensoleillement » rappelle le directeur prévision de Météo France Ouest. Le vent, de retour notamment sur la côte nord, est davantage responsable.
Différentes manières de relever la température de l’eau
Les données de notre carte proviennent de WorldWeatherOnline. Elles sont arrêtées au 10 août. Attention : certains points de la carte peuvent correspondre à des communes non situées sur le littoral. C’est parce qu’ils indiquent le nom de la station de WorldWeatherOnline, parfois éloignée de la mer.
Les moyennes se basent sur les relevés des 10 dernières années. « À noter qu’il s’agit de la mesure de la température de surface de l’eau, par satellite, et non de relevés effectués localement » indique Tony Samson, qui travaille pour cabaigne.net, un site qui exploite ces données météorologiques.
Il existe différentes façons de relever la température. Au large et en profondeur, comme peuvent le faire les bouées instrumentées de Météo France. Ou encore en s’immergeant jusqu’à la taille, comme peut le faire le personnel de la SNSM. Problème avec cette technique : la température varie très vite, à cause du vent, de la marée… Et le résultat final n’est donc pas toujours fiable.
Article d’origine : https://www.ouest-france.fr/economie/tourisme/carte-l-eau-de-mer-etait-tres-chaude-en-bretagne-cet-ete-et-sur-votre-plage-5918003